Crédits sans justificatifs de revenus
Lorsque l’on parle de crédit sans justificatif de revenus, on évoque une demande de prêt dans laquelle l’emprunteur ne fournit pas ou peu de pièces attestant ses revenus stables (bulletins de salaire, avis d’imposition, contrat de travail durable). L’idée peut paraître séduisante, surtout si l’on est en situation précaire ou avec des revenus irréguliers, comme une activité indépendante, des indemnités ou des allocations. Cependant, dans la pratique, aucun prêteur sérieux ne prête sans aucune vérification de la solvabilité : même si les justificatifs de revenu sont légers ou non traditionnels, il y aura toujours des contrôle (banque établissement de crédit…)
Le cadre légal : ce que la loi permet et exige
- Le taux d’usure : il s’agit du taux maximal légal que les établissements de crédits peuvent appliquer. Ce taux varie selon le type de prêt (consommation, immobilier…), le montant du prêt et sa durée
- Par exemple, pour les crédits de trésorerie aux ménages (prêts conso ou travaux, montant ≤ 75 000€), les taux d’usure en France début octobre 2025 sont :
- Pour un prêt ≤ 3 000€ : environ 23,49%
- Pour un prêt entre 3 000 et 6 000€ : environ 15,71%
- Pour un prêt > 6 000€ : environ 8,73%
- Microcrédit personnel : dispositif social encadré. Destiné aux personnes exclues du crédit « classique », il permet de financer des projets d’insertion sociale ou professionnelle, souvent via des associations ou le CCAS. Montant typiques : 300 à 8 000€, durée de remboursement pouvant aller jusqu’à 7 ans, taux généralement entre 2,5% et 4% selon le projet. Peu ou pas de frais de dossier dans beaucoup de cas.
- Prêt personnel (crédit à la consommation non affecté) : montant entre 200 et 75 000€, durée minimale de plus de 3 mois. Taux librement fixé par le prêteur mais ne pouvant excéder le taux d’usure.
(Sources : Ministère de l’Economie, Banque de France)
Est-ce vraiment possible de l'obtenir : exemples de cas
Voici quelques situations concrète dans lesquelles on peut obtenir un crédit avec peu ou pas de justificatif « classique » :
- Personne bénéficiant de prestations sociales régulières (RSA, allocations chômage, pensions) : ces revenus peuvent être pris en compte comme justificatifs. Même si l’absence de bulletin de salaire réduit les options, certains microcrédits ou prêts d’insertion acceptent ce type de dossiers
- Auto-entrepreneur ou micro entrepreneur sans revenus constants : s’il peut présenter ses relevés bancaires, des factures, une activité existante depuis plusieurs mois, cela peut jouer. L’irrégularité peut être compensée par la stabilité ou la répétition des entrées
- Projet social ou d’insertion : dans le cadre de microcrédits accordés par des associations, CCAS…, pour financer des choses comme la mobilité, le permis, un véhicule ou des équipements nécessaires pour reprendre une activité professionnelle. Dans ces cas, l’emprunteur est souvent accompagné, ce qui joue en sa faveur.
Limites, éléments à préparer, risques
Même dans ces cas, il y a des freins et il est important de bien se préparer :
| Frein / risque | Ce qu’il faut savoir |
|---|---|
| Montants limités | On ne parle pas de prêts de très gros montants sans preuve de revenus : les institutions prendront peu de risque. |
| Taux d’intérêt élevés | Si le prêteur prend davantage de risque, le taux sera plus élevé. Mais il doit rester sous le seuil d’usure légal. |
| Durée de remboursement plus courte ou moyenne | Pour limiter le risque, souvent 1-6 ans selon les montants dans le micro-crédit ou prêt social. |
| Garanties ou caution possible | Une personne proche, un garant, ou une forme de caution peut aider. Dans d’autres cas, organe social implique un suivi strict. |
| Fichier des incidents (FICP, FCC, etc.) | Être fiché peut bloquer tout crédit, même petit. Il est important de vérifier sa situation préalable. |
| Information complète | Dossier bien monté avec toutes les pièces disponibles (relevés bancaires, justificatifs de domicile, identité, preuves de sorties de ressources régulières). |
- Micro-crédit personnel ou social : comme expliqué, c’est la voie légale et adaptée dans beaucoup de cas pour des petits montants ou projets précis
- Prêts d’action sociale auprès des collectivités (CCAS, collectivités locales) ou des associations de solidarité
- Garantie / caution / co-emprunteur : cela renforce le dossier et permet d’obtenir peut être de meilleures conditions
- Régularisation de la situation : si possible, regrouper ou stabiliser les revenus, obtenir un contrat plus régulier…, pour ensuite accéder à des crédits plus classiques
Pauline Duhamel | A propos de l’auteur Pauline Duhamel suit principalement les thématiques crédit, assurance, courtage, technologies, design… Lire la suite Courtier J’optimise |
